L’étirement pendant l’entraînement de certaines qualités physiques peut susciter le questionnement de bon nombre de coachs, préparateurs physiques et kinésithérapeutes. En effet, depuis de nombreuses années, la réalisation d’étirements fait débat dans la communauté des entraîneurs. Á tel point que les méthodes de stretching ont progressivement disparues des séances d’entraînements engendrant une génération de sportifs raides. Néanmoins, il n’est pas rare d’observer des athlètes ou des patients s’étirer spontanément lors d’un temps mort dans la séance. Nous les voyons attraper leur pied pour s’étirer les quadriceps, ou encore se pencher en avant pour s’étirer la chaîne postérieure.
Cela reflète un besoin de maintien de l’activation musculaire et de l’allongement optimal du muscle.
Au vu de la variété de techniques d’étirements existantes, il est fondamental que les entraîneurs s’informent sur ce sujet. Cela leur permettra de proposer des contenus adaptés et spécifiques. Á chaque méthode de stretching répond des objectifs particuliers et essentiels à la performance sportive et à la prévention des blessures.
L’étirement pendant l’entraînement : oui – non ?
Lors de récupérations prolongées entre deux efforts, il y a un risque non négligeable de perdre la vigilance musculaire. Durant ces périodes, au contraire, nous voulons conserver les effets bénéfiques de l’échauffement et du début de séance. Comme mentionné plus haut, certains patients ou sportifs tendent plus ou moins consciemment, à s’étirer. Il est essentiel que l’entraîneur cadre ces pratiques dans un souci prophylactique et d’efficacité. En revanche, à notre sens, celles-ci ne doivent pas être imposées. Effectivement, pendant ce laps de temps, certains sportifs se sentent bien sans la pratique d’étirements.
Alors concrètement, quelle solution avons-nous pour réaliser des étirements pendant l’entraînement ?
Contracter - Relâcher - Étirer
Bien que cette méthode soit également utilisée pour gagner en amplitude articulaire, ce n’est évidemment pas l’objectif recherché pendant l’entraînement de qualités physiques autres que la souplesse.
Quels objectifs recherchons-nous à travers la technique du Contracter-Relâcher-Étirer ?
Le protocole :
Répéter ce cycle 1 à 5 X selon les besoins.
Exemples spécifiques à quelques disciplines sportives :
Ischios : tout sport en appui pédestre. Le sportif plie légèrement la jambe à étirer et ancre son talon dans le sol pour contracter les muscles ischio-jambiers. Puis il relâche la tension avant de les étirer jambe tendue
Avant-bras : tout sport de préhension. Le sportif contracte son avant-bras en poussant avec sa main vers l’avant contre son autre main. Puis il relâche la tension avant d’étirer son avant-bras en étendant sa main.
Si besoin, durant une période de repos prolongé au sein de la séance, nous privilégierons une combinaison d’étirements actifs et passifs sous-maximaux.
L’entraînement régulier aux différentes méthodes d’étirements existantes permet de profiter pleinement de ces effets bénéfiques. Dès lors, il nous semble fondamental d’y sensibiliser les jeunes athlètes très tôt dans leur développement. La clé du succès est de rendre le sportif autonome dans sa recherche de performances sportives. Á l’heure où les détails font la différence, la souplesse ne peut plus être considérée comme une qualité secondaire. Il est nécessaire de réapprendre à la population et aux sportifs à considérer la souplesse comme une qualité essentielle à la santé et à la performance sportive.