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La vitesse est une qualité composite, permettant d’exprimer avec promptitude une action sportive. Son appréhension globale nécessite une connaissance des filières énergétiques concernées, une maîtrise des processus neuromusculaires mis en jeu, une identification précise de ses conditions d’expression spécifiques à une discipline ; et évidemment des méthodes de développement idoines.
Parmi les qualités principales on trouve l'incontournable vitesse de réaction.

Les étapes de transmission du message

Les 5 étapes entraînables

Le temps de réaction est assujetti à 5 étapes qu’il s’agit de raccourcir au maximum :

1

La perception de la stimulation par le récepteur concerné

l’oreille qui entend le coup de feu, l’œil qui voit le feu vert...
2

La transmission de l’information

au système nerveux central
3

La formation de l’ordre d’exécution

au sein du système nerveux
4

La diffusion

du message vers les muscles
5

La mise en œuvre

notamment par la contraction musculaire

Les vitesses de réaction

On distingue parmi les différentes pratiques sportives deux types de vitesse de réaction.

La vitesse de réaction simple se caractérise par un faible degré d’incertitude. Le sportif n’a alors pas de pression contextuelle. Il se contente de réagir le plus rapidement possible, toujours de la même manière, à un signal clairement identifié.

A l’inverse, la vitesse de réaction complexe est tributaire des aléas situationnels. L’athlète ne connaissant pas forcément à l’avance le signal et/ou la réaction adaptée. Pour la plupart des disciplines sportives, le temps de réaction est donc moins rapide que pour un temps de réaction simple. Il est ainsi ralenti au niveau du choix de l’information, mais aussi du choix de la réponse.

Réduire le temps de réaction

Afin de réduire le temps de réaction et le rapprocher au maximum du temps de réaction simple, le sportif peut agir sur différents paramètres

1

Anticiper

en prenant de l’information experte sur la situation pour parier sur l’avenir et prendre de l’avance dans l’organisation de la réponse.
2

Limiter les « degrés d’incertitude »

en isolant le travail à un thème particulier (par exemple en judo, si le travail de contre ne s’effectue que par rapport à deux ou trois attaques prédéfinies, on limite l’incertitude que provoquent les milliers de combinaisons initialement possibles).

Ces données théoriques attestent de la précision dont devra faire preuve le préparateur physique dans l’étalonnage de ses charges de travail. Comme pour tout travail physique, l’évaluation initiale (et les évaluations intermédiaires tout au long de l’année) permettra de guider l’entraîneur dans son projet d’entraînement.

Les méthodes de développement directes de la vitesse de réaction

La situation initiale y est commune : l’athlète doit produire une réaction la plus rapide possible à un signal donné.

Mais rapidement, ce dernier risque de s’habituer (ou pire, de s’ennuyer !). Cela aura ainsi pour effet de limiter sa progression. Il apparaît donc comme indispensable de diversifier les contextes de la réactivité !

Par exemple on peut varier le signal, la situation de départ, l’action à effectuer, l’orientation de la concentration, ou encore le dosage de l’attention.

Doser l’attention

Il existe des conditions d’attente du signal optimales

Walker et Hayden en 1933 parlent déjà d’un temps d’attente optimal de 1,5 secondes. En effet, il s’agit pour l’athlète d’être prêt ni trop tôt ni trop tard. Le risque dans les deux cas est évidemment de se faire surprendre par le coup de pistolet à un instant où la concentration et l’attention se relâchent.

Jouer sur l’intensité du signal

un son plus ou moins faible par exemple

Donner un retour à l’athlète sur son temps de préparation

ainsi que sur son temps de réaction. L’étape suivante est de lui demander d’évaluer lui-même ces durées. On espère ainsi l’aider à prendre conscience du temps, et diminuer encore un peu le temps de réaction.

Orienter l’attention

Il existe différentes orientations de l'attention en situation

Sur consigne de l’entraîneur, l’orientation de l’attention peut être externe (uniquement sur le signal), ou interne, de l’ordre du kinesthésique et du proprioceptif (centrée sur les sensations internes, les muscles effecteurs…). L’intérêt de varier est double :

La variété

stimule, une fois de plus, l’intérêt du sportif

Il est possible qu’en se concentrant sur la contraction musculaire

plus que sur le coup de pistolet, les temps consacrés à la captation du signal, son codage et sa diffusion, soient considérablement diminués, diminuant de fait le temps de réaction dans son ensemble.

Nous vous recommandons la lecture de la Préparation physique moderne , par Aurélien BROUSSAL-DERVAL et Olivier BOLLIET.

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