LE DOPAGE AMATEUR EST UN RÉEL PHÉNOMÈNE : AUX USA ENVIRON 3% DES ÉCOLIERS ET LYCÉENS SE DOPENT, ALORS QU’EN FRANCE, 1 ADOLESCENT SPORTIF SUR 20 SERAIT CONCERNÉ. 16,5% DES PERSONNES INTERROGÉES DÉCLARENT CONNAÎTRE AU MOINS UNE PERSONNE QUI SE DOPE.
L’EPO (ÉRYTHROPOÏÉTINE) : LE TRAITEMENT CONTRE L’ANÉMIE
Les risques sont également manifestes à long terme, notamment de cancer de la moelle épinière, d’hypertension artérielle, ou encore de maladie auto-immune. On s’est par exemple aperçu que certains patients « traités » à l’EPO de synthèse développaient des anti-corps inhibant la production de globules rouges par la moelle osseuse, entraînant la mort par anémie. Le comble de la mauvaise utilisation d’un produit, censé initialement soigner cette maladie.
LE SALBUTAMOL : LE TRAITEMENT DES ASTHMATIQUES
LE MELDONIUM : LE TRAITEMENT PRÉVENTIF DE L’INFARCTUS EN EUROPE DE L’EST
LES AMPHÉTAMINES : LE TRAITEMENT DES TROUBLES DE L’ATTENTION
Leurs dérivées sont des drogues à proprement parler, relevant des narcotiques. Dans le champ du sport comme ailleurs, leur utilisation (et bien plus leur commercialisation) est punie par la loi. Leur banalisation est terrifiante, et de nombreuses déclinaisons existent, dont les plus festives sont « l’extasie », la « love drug », la « X »… et les plus studieuses sont le speed ou l’Aderrall.
Les effets secondaires sont physiques : hypertension artérielle, pathologies cardiaques, convulsions. De plus, les amphétamines perturbent l’apport de sang à la peau, gênant la régulation naturelle de la température corporelle, et provoquant des hyperthermies (coups de chaud). Mais les conséquences sont également psychologiques : paranoïa, anxiété, agitation, hyper-sensibilité, hyper-susceptibilité, altération du jugement, agressivité… Clairement, c’est de la merde.
LES ANABOLISANTS : LE GROSSISSEMENT DU BÉTAIL POUR LA BOUCHERIE
LA DOSE NORMALE DE TESTOSTÉRONE INJECTÉE À UN ADOLESCENT AYANT DES PROBLÈMES DE CROISSANCE EST DE 250 MG PAR MOIS. CERTAINS ATHLÈTES VONT JUSQU’À S’INJECTER OU INGÉRER UNE TELLE DOSE TOUTES LES 24H OU 48H !
Si les anabolisants sont interdits à la consommation, ce n’est pas dans « l’éventualité » de complications. Il est absolument certain que la consommation de stéroïdes, à faible ou à forte dose, va entraîner pour l’organisme des dommages, le plus souvent meurtriers.
La liste est longue sur le plan physique : cirrhose hépatique au niveau du foie, tumeurs cancéreuses au foie, aux reins, aux testicules. De plus, les lipides et le mauvais cholestérol augmentent dans le sang, provoquant diverses complications cardiaques. La saturation d’hormones dans l’organisme entraîne l’inactivité des glandes testiculaires, et leur atrophie, conduisant à la stérilité. Les femmes sont également concernées, souffrant de dérèglements menstruels et de stérilité.
S’ajoutent à cette longue et incomplète liste, les effets psychiques : agressivité, irritabilité, hostilité, comportement suicidaire…
Les culturistes et les haltérophiles sont traditionnellement exposés dans la mortalité suite à la consommation d’anabolisants, comme l’attestèrent les 9 nations tricheuses exclues des 2 derniers championnats du monde et d’europe d’Halterophilie. Ces nations se sont vues retirer leurs titres mondiaux et Olympiques depuis les Jeux de Pékins, et devinez quoi ? Du coup les Français gagnent des médailles désormais.
L’HORMONE DE CROISSANCE : LE TRAITEMENT POUR LES RETARDS DE CROISSANCE
LA CRÉATINE : L’IDÉE REÇUE
LA CRÉATINE, CONTRAIREMENT À CE QUE L’ON IMAGINE, N’EST PAS UNE SUBSTANCE MASQUANT D’AUTRES PRODUITS ILLICITES : ELLE N’EST À L’ORIGINE D’AUCUN PHÉNOMÈNE DE DILUTION DES URINES.
Mais il apparaît qu’un apport trop important de créatine ne se traduit pas par une augmentation du stock : divers mécanismes enzymatiques de régulation et de rétro-contrôle s’opposent à un tel stockage, éliminant le surplus par voie urinaire.
- Une meilleure resynthèse de la CP
- Une augmentation à court terme de l’intensité maximale d’effort
- Une augmentation de la capacité à répéter des efforts intenses
- Est utile à la performance en sports à haute intensité, et optimise l’efficacité d’un programme de musculation (Peeling et al 2018)
Attention toutefois, les effets hypertrophiques spectaculaires ou d’augmentation de performance quasi magiques vantés par certains sportifs peuvent néanmoins trouver différentes origines (en partie héritées des années de prohibition) :
- 50 à 70 % des lots de créatine non labélisés (norme AFNOR ou Wall Protect) en France contiennent des anabolisants (dixit jeunesse et sport). C’est sur, le produit fonctionne beaucoup mieux ainsi !
- Effet placebo du à la renommée du produit (le sportif se persuaderait de l’efficacité hors du commun du produit, donc l’effet se produirait bel et bien)
LE LABEL WALL-PROTECT PERMET AUX PRODUCTEURS D’AFFICHER LEUR ENGAGEMENT ANTIDOPAGE, ET CERTIFIE QUE LE PRODUIT PROPOSÉ EST CONFORME ET SANS DANGER.
LE FUTUR : LE DOPAGE GÉNÉTIQUE
Cet exemple n’est que le prélude de ce que la manipulation génétique ou le clonage seront capables de faire dans quelques années. La course du dopage génétique ne fait que commencer…
QUELLES SOLUTIONS ?
La prévention contre le dopage passe tout d’abord par une éducation, du sportif et de ses proches (qui ont un rôle de soutien essentiel), en termes d’hygiène de vie et de connaissance des substances et risques.
Elle passe également par la dédramatisation des enjeux. La compétition reste un jeu à l’importance toute relative, et la performance un Graal que la triche ne satisfait pas.
L’approche naturelle reste, bien menée, spectaculaire. A tel point d’ailleurs que nombre d’experts du « café des sports » fustigent souvent les sportifs étrangers ultra performants, soupçonnant immédiatement le dopage. Ne pouvons-nous pas, parfois, imaginer qu’ils s’entraînent mieux que nous ? Heureusement, les tricheurs ne sont pas partout, et on peut être hors norme… au naturel.
Documentaire « Take your pills », Netflix
http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/les-nouvelles-drogues-de-la-performance-scolaire-770/
Linda Asfar, Musculation artificielle chez les jeunes. Méfaits des substances performantes et stimulantes
www.dopage.com
Lettre électronique SSPP n°12, Mai 2003
Ecoute Dopage : 0 800 15 200