La vitesse de réaction désigne la promptitude à réagir. Chez les sprinteurs particulièrement, on cherche à réduire son temps de réaction au maximum. En effet, améliorer sa vitesse de réaction peut faire gagner de précieuses millisecondes. Pour autant, l’exemple du sprint est caricatural : le temps de réaction concerne toutes les APS ! Après avoir vu comment produire de la vitesse dans cet article, concentrons-nous à présent sur l’étape d’avant : la réactivité.
LES BASES DE LA VITESSE DE RÉACTION
- D’une part, la perception de la stimulation par le récepteur concerné (l’oreille qui entend le coup de feu, l’œil qui voit le feu vert…) ;
- La transmission de l’information au système nerveux central ;
- Puis, la formation de l’ordre d’exécution ;
- La diffusion du message vers les muscles ;
- Et enfin la mise en œuvre, notamment par la contraction musculaire
On distingue parmi les différentes pratiques sportives deux types de vitesse de réaction
Afin de réduire le temps de réaction et le rapprocher au maximum du temps de réaction simple, le sportif peut effectuer deux actions.
Développement de la vitesse de réaction : méthodes indirectes
Les méthodes de développement indirectes de la vitesse de réaction regroupent toutes les procédures qui influencent indirectement cette dernière. Le tout, en augmentant un autre facteur de performance.
Le développement de la vitesse gestuelle (ou vitesse d’un mouvement isolé)
La coordination bras/jambes
Pour ce faire, l’athlète se tient debout, les bras placés en position de course et effectue au signal un mouvement de bras le plus rapidement possible.
Développement de la vitesse de réaction : méthodes directes
VARIATION DU STIMULUS
Il s’agit de varier le signal auquel devra réagir le sportif. Les variations peuvent porter :
- Sur les signaux sonores : voix (en diversifiant les mots), musique, bruit de l’environnement naturel..
- On joue également sur les signaux visuels : geste, lumière, placement des partenaires, action par rapport au positionnement de l’adversaire…
- Ou encore, sur les signaux tactiles : contact (à différents endroits du corps), pincement…
VARIATION DE LA SITUATION DE DÉPART
La variation de la situation initiale porte cette fois-ci sur la position du sportif lorsqu’il attend le signal. Il peut être debout, assis, à genoux, à plat ventre, sur le dos. Mais soyez aussi créatifs : tête dans le sens de la marche ou non, yeux fermés ou ouverts…
VARIATION DE L’ACTION
Il est également possible de faire évoluer la vitesse de réaction du sportif au signal :
- Mouvement sur place
- Déplacement varié : course, pas chassés, déplacement spécifique…
- Affrontement
- Mise en place d’un schéma tactique, collectif ou individuel…
MAIS L’ATTENTION JOUE ÉGALEMENT UN RÔLE DANS L’AMÉLIORATION DE LA VITESSE DE RÉACTION
L’ORIENTATION DE L’ATTENTION
L’orientation de l’attention joue en effet un rôle sur le développement de la vitesse. Sur consigne de l’entraîneur, l’orientation de l’attention peut être externe (uniquement sur le signal). Mais aussi interne, de l’ordre du kinesthésique et du proprioceptif (centrée sur les sensations internes, les muscles effecteurs…). L’intérêt de varier est double :
- La variété stimule l’intérêt du sportif
- En se concentrant sur la contraction musculaire plus que sur le coup de pistolet, les temps consacrés à la captation du signal s’en voient considérablement diminués. Cela diminuant de fait le temps de réaction dans son ensemble.
LE DOSAGE DE L’ATTENTION
Il existe des conditions d’attente du signal optimales (Walker et Hayden en 1933 parlent déjà d’un temps d’attente optimal de 1,5 secondes). En effet, il s’agit pour l’athlète d’être prêt ni trop tôt ni trop tard. Le risque dans les deux cas est évidemment de se faire surprendre par le coup de pistolet. Notamment, à un instant où la concentration et l’attention se relâchent. Il existe plusieurs possibilités :
- Jouer sur l’intensité du signal. Un son plus ou moins faible par exemple
- Donner un retour à l’athlète sur son temps de préparation, ainsi que sur son temps de réaction. L’étape suivante est de lui demander d’évaluer lui-même ces durées. On espère ainsi l’aider à prendre conscience du temps, et ainsi diminuer encore un peu le temps de réaction.